Marketing musical : Universal signe avec SG.
Hormis le scandale Kerviel, à quoi associeriez-vous la banque Société Générale. A votre crédit auto ? oui mais encore… Au sketch des nuls ? Peut-être oui, mais encore… Et si je vous disais à la musique ? Certainement pas me répondriez-vous, laissez- moi vous dire que vous avez tort.
Il suffit de regarder les spots tv de ce domaine pour s’apercevoir qu’entre les banques et la musique c’est une histoire de passion. En effet, les commerciaux sont encouragés à vous pousser la chansonnette à chaque demande de crédit, quel plaisir pour les clients. Alors pourquoi ne pas lancer une carte bancaire musicale ? C'est chose faite avec l'apparition lundi 26 mai d'une carte bancaire « co-marquée » en partenariat avec Universal Music France.
Petit rappel : Universal est le numéro un mondial de la musique, et compte bien le rester. Pour cela le géant de la musique essaye par tous les moyens de trouver de nouveaux business plans afin de faire face à un marché du disque en baisse constante (23,2% au premier semestre 2008).
Accords avec des opérateurs téléphoniques (Bouygues Telecom mais aussi création de sa propre carte de téléphonie Universal Music Mobile), accords avec des fournisseurs d’accès internet (Neuf Cegetel), offre de téléchargement de musique illimité et aujourd’hui le lancement de la carte So Music… sont autant de voies dans lesquels Universal investit et qui font partie de la transformation du modèle que la major entreprend.
Avec la création de cette carte, les deux partenaires cherchent à toucher les jeunes (on s’en serait pas douté un instant). Ces derniers pourront, en échange d’un abonnement annuel (12€ pour les moins de 30 ans et 24€ pour les plus âgés, ceci en plus de la cotisation de la carte), bénéficier du catalogue Universal ainsi que d’autres services (comme des réductions sur l’achat de titres et albums). Les deux géants misent sur la vente de 100 000 cartes sur 3 ans.
L’idée d’un abonnement mensuel est depuis longtemps évoquée pour contrer le P2P. Jusqu’à présent ces abonnements se matérialisés à l’aide de sites web. Les utilisateurs étaient et sont encore réticents à l’idée d’acheter du contenu musical sur le web par peur de risques mais aussi pour ne pas vouloir s’enquiquiner avec les applications web, alors qu'aujourd’hui quasi tout le monde utilise une carte de crédit quotidiennement (et notamment les jeunes).
La carte de crédit devient un support physique qui rappel à l’utilisateur qu’il bénéficie de musique à disposition, qui ne lui coûte pas cher, à télécharger quand il le souhaite sur internet. Elle représente en quelque sorte la re-matérialisation de la musique en remplacement des cd, vinyles, cassettes.
Cet exemple nous montre que les mauvaises performances du marché du disque poussent les majors à se décarcasser pour trouver des alternatives. L'idée de re-matérialisation du support audio me semble une bonne chose, car elle distingue la musique comme objet physique et non comme flux.
Mais soyons réaliste, ce modèle ne peut être qu'éphémère car si toutes les banques entraient dans ce jeu comment ferions nous : Telle banque posséde tel artiste, mais celle-ci à le dernier groupe à la mode.... Mince, je ne sais plus à quelle banque souscrire.
En définitive ce modèle ne me semble pas performant sur du long teme, mais il mérite tout de même d'ëtre souligné, car cette fusion nous montre bien que le disque connait une vraie crise et que les intéressés semblent jouer toutes les cartes possibles.
Mise à jour le 18 juin :
extrait du cbnews du 19/06/08
Société Générale en campagne pour sa carte So Music
La Société Générale poursuit sa saga publicitaire à partir d'aujour'hui à l’occasion du lancement de la carte So Music, créée en cobranding avec Universal Music (cf. CB Newsletter du 23/05/08). La campagne TV conçue par Saatchi & Saatchi, réalisée par l’illustrateur/réalisateur Jean-Michel Tixier et produite par les Télécréateurs, démarre avec un premier film à destination des jeunes, et sera suivie d’une communication à destination des créateurs d’entreprise, dans laquelle la banque entend démontrer sa capacité d’aide et d’accompagnement dans la durée.